L’hypnose est faite pour tout le monde, il n’y a personne qui doit se sentir exclu, ou qui doit laisser cette approche de côté. Si l’on considère que c’est une approche thérapeutique, il faut considérer que l’hypnose, comme tout traitement, peut-être plus ou moins efficace selon les personnes, mais surtout selon ce que l’on en attend, ce que l’on cherche à traiter, à améliorer. Il est donc indispensable de préciser les objectifs, le contexte, les attentes, et différencier l’hypnose thérapeutique des phénomènes de foire. Ainsi, chacun pourra décider ou non de tenter l’expérience, dans un contexte de symptôme ou de maladie à soigner. C’est ici que le rôle du thérapeute est essentiel, pour guider le patient, combattre les préjugés, et aider à obtenir le meilleur de cette technique.

L’hypnose n’est pas la suspension de la conscience, mais plutôt une focalisation bien particulière de la conscience. On est donc tout à fait conscient, mais on fait abstraction d’une partie de nos émotions, de nos sensations et de ce qui nous entoure, par l’action du processus hypnotique. L’hypnose place le patient dans un état particulier, la transe hypnotique au cours de laquelle il pourra avoir plus facilement accès à son inconscient. La transe hypnotique est un état modifié de conscience, à mi-chemin entre sommeil et méditation.

Il n’y a personne qui ne soit vraiment impossible à hypnotiser. Par contre, il existe beaucoup de peurs, de préjugés, qui font que certaines personnes ont peur de lâcher prise, d’être manipulées, ou de perdre le contrôle d’elle-même lors des séances d’hypnose. Il y a par contre des personnes plus ou moins facile à hypnotiser et surtout des situations, des moments, plus difficiles, où l’on est moins accessible à l’hypnose. Par contre, on peut toujours s’entraîner à l’auto-hypnose, et avec un bon entrainement, être de plus en plus facile à hypnotiser.

Il n’est pas vraiment risqué de rester bloqué en état hypnotique. L’effet s’estompe toujours au bout d’un certain temps. Par contre, il est préférable d’aider les personnes à revenir progressivement à l’état normal, après une séance d’hypnose.

L’hypnose, réalisée dans les conditions de soin, par des experts soignants ne peut être réellement dangereuse. Comme tout soin, toute technique, elle peut être dangereuse si elle est utilisée à mauvais escient, par des personnes peu compétentes, qui peuvent entraîner les patients dans des états hypnotiques angoissants, où des traumatismes anciens peuvent par exemple être réactivés.

Elle peut déstabiliser des personnes atteintes de troubles psychiatriques graves tels que la paranoïa si elle est mal utilisée ou par des personnes non compétentes.

L’hypnose est vraiment efficace dans les douleurs aiguës, et notamment les douleurs induites par les soins, par certaines chirurgies. Par contre son efficacité est plus modeste dans les douleurs chroniques, où elle est d’abord un traitement adjuvant, une approche complémentaire, mais peut rarement remplacer le reste de la prise en charge.

L’hypnose représente l’ensemble de la spécialité, de la recherche et de la technique, qu’elle soit réalisée par un soignant ou par la personne. L’auto-hypnose est la prise en main par le patient de certaines techniques, certaines modifications volontaires de la conscience, pour arriver à gérer un stress, une douleur, une émotion. Cela s’apprend et se développe.

Comme indiqué plus haut, l’hypnose n’est pas une technique risquée si elle est réalisée par des soignants compétents, pour les bonnes indications. Il faut ainsi se rappeler que c’est une technique de soin, et donc qu’elle doit respecter les règles éthiques et du soin. Théoriquement, il est risqué d’avoir recours à l’hypnose si on est atteint de troubles psychotiques graves.

L’auto-hypnose est l’utilisation par le patient de la technique, réalisée personnellement, dans des situations que chacun identifiera précisément : acte de soin douloureux, de chirurgie, stress, difficulté d’endormissement, aide au sevrage tabagique, phobie…

Les situations sont ainsi très nombreuses, et identifiées par chacun, dans une situation où il pense qu’en modifiant sa conscience et son attention, en réduisant une charge émotionnelle, il arrivera à faire face.

On peut tout à fait faire de l’hypnose ou de l’auto-hypnose à plusieurs. Certains soignants font ainsi des séances de groupe, avec un effet d’apprentissage et de partage par le groupe très utile.

On peut tout à fait pratiquer l’auto-hypnose tous les jours sans risque que cela soit moins efficace, au contraire. L’auto-hypnose se renforce lors de la pratique d’exercices, et son efficacité augmente avec la pratique.

On peut pratiquer l’auto-hypnose partout, et notamment dans la salle d’attente, si l’on craint un geste un peu douloureux, une consultation stressante, ou un résultat d’examen.

L’auto-hypnose vise à focaliser la conscience et à réduire l’attention. Il n’est donc pas justifié de pratiquer une séance d’auto-hypnose si on doit mobiliser son attention, lors de la conduite automobile, ou si l’on doit passer une épreuve d’examen. La réduction du stress apportée par l’auto-hypnose devra rapidement faire face à une remobilisation de la conscience. Il est donc préférable de faire une séance d’auto-hypnose avant un examen si on est stressé, mais de remobiliser sa conscience lors de l’examen.